Première Guerre mondiale : les poilus aborigènes sortent de l'ombre

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© www.sydneyfestival.org.au
Texte par Stéphanie TROUILLARD
http://www.france24.com/fr/20140116...lack_diggers_piece_theatre_hommage_aborigenes
Dernière modification : 17/01/2014

À l'occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale, l'Opéra de Sydney présente une pièce sur les combattants aborigènes. Plus de 400 d'entre eux ont participé à la Grande Guerre et ont été oubliés dans la mémoire collective australienne.
Depuis 100 ans, l’Australie n’a jamais cessé de rendre hommage aux plus de 420 000 hommes du pays qui ont servi dans l’armée au cours de la Première guerre mondiale. Durant la Grande Guerre, les Australiens ont payé un lourd tribut, avec un total de plus de 60 000 soldats tués. Mais dans cette mémoire collective encore très vive, certains "Diggers", le surnom donné aux militaires australiens durant le conflit, sont tombés dans l’oubli.

Pendant une semaine sur la scène de l'Opéra de Sydney, neuf comédiens aborigènes vont endosser l'uniforme de leurs ancêtres soldats, pour leur rendre enfin un hommage mérité. Dans la pièce intitulée "Black Diggers" (les soldats noirs), ils vont jouer environ une centaine de personnages censés représenter les quelques 400 membres de cette communauté autochtone qui ont servi sous le drapeau australien pendant la Première Guerre mondiale.

Comme l’explique Wesley Enoch, le metteur en scène de la pièce à ABC News, il était grand temps de faire revivre cette participation des Aborigènes : "Nous avons souvent tendance à oublier l’histoire aborigène. Quand on raconte une telle histoire aux gens, ils s’étonnent : "Quoi ? Il y avait des Aborigènes à Gallipoli ? (l’autre nom de la bataille des Dardanelles NDLR)".

Présentation de la pièce "Black Diggers" (en anglais)
Le besoin d’être reconnu


Pour écrire "Black Diggers", Wesley Enoch, ainsi que l’auteur de la pièce Tom Wright, ont rencontré beaucoup de descendants de ces soldats et ont également travaillé sur les lettres et les journaux détenus par le Mémorial australien de la guerre. Ils se sont rapidement demandés ce qui avait poussé ces hommes, considérés comme inférieur sur leur propre terre, à s’engager dans ce conflit lointain. L'Australie avait alors refusé la conscription, constituant ainsi son armée uniquement de volontaires. "Ils vivaient dans des réserves et n’avaient pas d’argent. Ils vivaient sous la coupe des Protecteurs (les fonctionnaires chargés de l’administration des affaires aborigènes, NDLR). Ils n’étaient pas autorisés à être des citoyens et cela représentait une chance de se faire de l’argent et de prouver qu’ils pouvaient être quelqu’un", résume l’un des comédiens Eliah Watego, dont trois de ses ancêtres ont combattu dans l’armée australienne.


Sans-emploi, privés de droits et stigmatisés, de nombreux Aborigènes n’ont pas hésité à s’enrôler. Selon le site du Mémorial australien de la guerre, une fois dans l’armée, "ils étaient traités à égalité. Ils recevaient la même solde que les autres militaires et étaient généralement acceptés sans discrimination". Sur le front, il n’y avait finalement plus de différence. "Ils ont vécu la même chose que leurs collègues blancs", a résumé Tom Wright dans un entretien au journal "Sydney Morning Herald". "Les mêmes horreurs, les mêmes chocs des obus, les mêmes privations et la même violence. La seule différence est apparue quand ils sont retournés en Australie en 1920. Cela a été très dur pour beaucoup d’entre eux de se faire une place dans une société blanche, ou de retourner dans leur communauté noire".
Dans "Black Diggers", l'un des personnages est ainsi inspiré de la triste destinée du soldat Douglas Grant. Adopté par un Écossais après la mort violente de ses parents, ce jeune Aborigène a été élevé à Sydney où il a suivi sa scolarité. En 1916, il a d'abord cherché à s'engager, mais sa demande a été refusée en raison de restrictions concernant les Aborigènes. Mais après les lourdes pertes subies par l'armée australienne, ces règles ont été modifiées et Douglas Grant a pu rejoindre le 34e bataillon. Blessé et capturé lors de la bataille de Bullecourt dans le Pas-de-Calais en avril 1917, il a ensuite passé le reste de la guerre comme prisonnier. À son retour, il est devenu une célébrité dans son pays en lançant son propre programme de radio. Mais cette nouvelle vie a vite tourné au cauchemar. Incapable de se réadapter à la société, Douglas Grant est tombé dans l’alcool avant de finir ses dernières années dans un asile.

En donnant la parole à ce soldat et à une dizaine d’autres, "Black Diggers" donne vie à un morceau de l’histoire australienne oubliée. La pièce va être jouée du 17 au 26 janvier à Sydney et au Festival de Brisbane en septembre prochain.

Des photographies de soldats aborigènes de la Première guerre mondiale
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    Un portrait du soldat de cavalerie aborigène Frank Fisher, qui s'est engagé le 16 août 1917 dans le 11e régiment de Light Horse. Après avoir embarqué en décembre de la même année pour Suez, il est revenu en Australie en juillet 1919.
    © Australian War Memorial

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    Un groupe de recrues pour le 9e bataillon. Un Aborigène, non identifié, se trouve au centre avec un accordéon.
    © Australian War Memorial

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    Le soldat aborigène Douglas Grant (à gauche)en compagnie du soldat Harry Havery et d'un militaire britannique non identifié. Douglas Grant a été blessé et capturé lors de la bataille de Bullecourt dans le Pas-de-Calais en avril 1917.
    © Australian War Memorial

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    Un portrait du soldat Walter Christopher George Saunders. Originaire de Warrnambool dans l'État du Victoria, il s'est engagé en août 1916. Il est revenu en Australie en juin 1919.
    © Australian War Memorial

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    Un groupe de 24 membres du Australian Light Horse (des troupes montées) vraisemblablement prise dans un camp en Palestine. Deux soldats aborigènes, non identifiés, se trouvent sur la photographie.
    © Australian War Memorial

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    Un portrait du prisonnier de guerre Reginald Francis Hawkins du 42e bataillon. Ce soldat avait été capturé en France, à Armentières, le 14 février 1917. Il est rentré dans son pays le 12 mai 1919.
    © Australian War Memorial

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    Une photographie de mariage du soldat William Wallace Chatfield et de Mary Jane Cain. En mars 1918, lorsqu'il avait voulu s'engager, cet Aborigène avait essuyé un refus en raison de sa couleur de peau. Il avait finalement réussi à rejoindre l'armée trois mois plus tard.
    © Australian War Memorial

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    Ce cliché a été pris lors de l'embarquement du 21e bataillon au port de Melbourne. Au premier rang, le deuxième homme en partant de la droite est le soldat aborigène Percy Pepper.
    © Australian War Memorial

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    Le soldat Harold Arthur s'est engagé le 16 novembre 1917 et il a servi dans le 6e régiment de Light Horse. Dans sa jeunesse, il était un footballeur et un boxeur reconnu.
    © Australian War Memorial

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    Dans ce groupe de membres du 6e régiment des Light Horse, on peut voir au centre le soldat aborigène Harold Arthur Cowan.
    © Australian War Memorial

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    Un portrait du soldat de cavalerie aborigène Frank Fisher, qui s'est engagé le 16 août 1917 dans le 11e régiment de Light Horse. Après avoir embarqué en décembre de la même année pour Suez, il est revenu en Australie en juillet 1919.
    © Australian War Memorial

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    Un groupe de recrues pour le 9e bataillon. Un Aborigène, non identifié, se trouve au centre avec un accordéon.
    © Australian War Memorial
Première publication : 16/01/2014
 

Crakface

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I cant understand the worlds but from the visual aids im going to guess this has something to do with the accomplishments of a mulatto in a cac army fighting to make them rich while at the same time, fighting for himself, because the said he couldnt have it. :salute: that house nikka.
 
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